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Projet du 9 mars au 17 avril 2015

Plaine ville

Pendant ces 6 semaines de projet industriel, j’ai été embauché sur le projet 4 : un documentaire réalisé par Yann Planchenault. Ce documentaire s’intéressait aux raisons pour lesquelles on se sent bien ou pas dans une ville, aux facteurs déterminant notre appréciation d’un milieu urbain. Le réalisateur connaissait bien la ville de la Plaine Saint-Denis et avait remarqué qu’il y avait un manque évident dans cette ville nouvelle, il a donc prit ce lieu pour le projet en donnant le nom de « Plaine Ville » au documentaire. De plus, le quartier étant très hétéroclite, l’intérêt n’était que plus grand.

 

« Plaine Ville » est séparé en deux parties. La partie A (de 10:00:00:00 à 10:06:54:13) porte sur les habitants de la Plaine, sur leur ressenti à propos de leur quartier et sur les raisons de leur emménagement. Tandis que la partie B (de 10:06:55:00 à 10:13:53:04) s’intéressait aux personnes venant à la Plaine uniquement pour travailler. J’étais personnellement en charge de la partie A en qualité de chef OPS pour la production (repérages, préparations et tournages) et j’avais le statut d’ingénieur du son pour la post-production. 

 

Il fallait donc pendant ces six semaines que je réponde à la problématique donc de savoir avec quels moyens techniques je pourrai répondre au mieux à la demande du réalisateur. Je vais commencer par vous exposer mon travail pendant la préparation des tournages (repérages + liste de matériel). Je vous parlerai ensuite de la phase des tournages, où j’ai malheureusement rencontré certains problèmes. Enfin, je développerai la partie de la post-production, qui était pour le son une partie très importante.

PRÉPARATION AUX TOURNAGES

Les intentions du réalisateur étant assez particulières du point de vu artistique (son et image totalement indépendant pendant la phase de production, longs plans fixes, interviews peu standard, montage image et son en simultané), Yann Planchenault nous a donné quelques références cinématographiques pour nous donné une meilleure idée de la direction artistique à suivre, du rendu souhaité.

 

Cependant, dans un premier temps, le réalisateur voulait nous amener à réfléchir  par nous même sur les problématiques de la ville de la Plaine. Nous sommes donc tous partis en repérages. Nous avons tout de suite constaté que cette ville est organisée de manière fonctionnelle (supermarché, parc, pharmacie, grand espace de circulation). Mais à cause de ce trop d’organisation, on a l’impression de perdre le côté humain. On se retrouve dans un grand espace où finalement personne ne va (si ce n’est pas nécessité) il ne semble pas y avoir de raison pour rester dans ces espaces, qui deviennent du coup un simple lieu de passage.  

 

Nous avons ensuite parlez de ce ressentit lors d’une seconde réunion. Le réalisateur nous a ainsi donner des informations complémentaires : il voulait un documentaire poétique et non didactique, il ne voulait donc pas de synchronisation entre la caméra et les prise de son (la bande sonore serait entièrement recréée en post-production). De plus, il avait une volonté de retrouver dans la bande son beaucoup de témoignages différents que personnes (habitant ou salarié) évoluant dans cette ville tous les jours ainsi que l’avis d’un spécialiste par partie. Il y avait donc beaucoup d’interviews à prévoir. Cette seconde réunion nous a aussi permis de mettre en place un planning prévisionnel des journées de tournages (4 jours pour la partie A) et également du début de la post-production image et son (à partir de la troisième semaine).

 

Le premier tournages avait lieu le lendemain de la seconde réunion (tournages des parties A et B en simultané). J’avais choisi le même matériel pour cette journée de tournage que Arthur Girot (chef OPS partie B), c’est-à-dire un couple MS composé d’un Schoeps CCM41 et Schoeps CCM8. Cette configuration allait me permettre de faire à la fois des prises d’ambiances, mais aussi pouvoir avoir des sons bien définis par le microphone central. Cependant le BTS n’a qu’un seul CCM41. J’ai donc passé du temps au magasin pour essayer de trouver une solution : CMC6 avec capsule MK41 associé à une pince MS et une pince universelle afin de pouvoir viser cela sur la perche.

LES TOURNAGES

Avant d’aborder plus en détail les problèmes engendrer par cette configuration, j’aimerais avant tout vous présenter les deux configurations que j’avais pour ces 4 jours de tournages. Ma première configuration est celle que j’ai évoquée précédemment : un couple MS avec des Schoeps CCM41 et CCM8. J’enregistrai sur la mixette/enregistreur Sonosax SX-R4, qui me permettait de faire un matriçage d’écoute de mon couple, de plus je la connaissais assez bien pour l’avoir utilisé plusieurs fois en TP et en projet de mini EPS. Cette configuration me servait pour les prises d’ambiance ainsi que pour capter des sons de proximité.

 

Ma seconde configuration était dédiée aux interviews. Nous devions notamment voir une urbaniste, Émeline Bailly, qui serait la principale intervenant de la partie A. J’avais donc prévu une configuration typique : perche avec le MKH416 de Sennheiser, microphone canon, ainsi qu’un microphone cravate MKE2-GOLD de Sennheiser avec un kit HF adapté. J’aurai pu ne pas prendre ce dernier microphone car alors que cette interview était sensé se dérouler dans des conditions peu idéales (commentaire sur la Plaine tout en marchant), nous sommes finalement rester dans un parc.

 

Revenons maintenant  sur les différents jours de tournage ainsi que sur les problèmes que j’y ai rencontré.

 

1er tournage : En arrivant sur les lieux du premier tournage, j’ai remarqué pendant l’installation que le blimp n’était pas compatible avec la pince que j’avais pour mes microphones. La fente était trop petite pour que la pince puisse rentrer. J’ai donc essayer de faire mes prises de son sans windjammer, mais les microphones Schoeps on une telle sensibilité, que l’enregistrement du vent était très dérangeant. J’ai donc entrepris de tenir à la main le windjammer, pour pouvoir quand même faire des enregistrements. Mes prises étaient finalement assez propres pour pouvoir être utilisées, mais il y avait évidemment des bruits d’impact à certains moments (quand je mettais en place le windjammer et quand je le retirais, mais aussi de temps en temps quand je bougeais). J’aurais donc dû préférer changer de directivité pour prendre une capsule cardioïde CCM4.

 

2ème tournage : Le second jour de tournage était réservé au son : je suis donc partie seule le matin avec le réalisateur. Le but de cette deuxième journée était de commencé des interviews de passants ainsi que de faire un maximum de prises de son de proximité. Je suis donc parti seulement avec une perche, un MKH416 et la Sonosax. Nous avons interviews 6 ou 7 personnes différentes dans la journée. Et il restait encore d’autres interviews prévu pour la partie A.

 

3ème tournage : Cette troisième journée était programmé pour faire les ITW restantes, dont celle de Emeline Bailly, l’urbaniste et intervenante principale. L’interview devait être itinérante, c’est-à-dire que Emeline devait commenter, pendant une ballade, se qu’elle voyait. Cependant, l’urbaniste avait beaucoup de chose à dire, nous sommes donc rester au même endroit, car nous avions assez de matière pour le projet. Heureusement pour moi, nous étions dans un endroit assez calme, car bien que j’aie prévu un microphone cravate pour son ITW, celui présentait un « clic » sur toute la durée de la prise (probablement dû à un problème de transmission HF). La prise était donc inutilisable. Mais ma prise perche était correcte (surtout que n’ayant pas de contrainte de cadre, je pouvais placer mon micro canon proche de l’intervenante.

 

4ème tournage : Pour le dernier jour de tournage, il fallait que je complète mes ambiances, j’ai donc pris ma configuration de couple MS. J’ai pu faire des prises de son dans le restaurant de la place du front populaire.

LA POST-PRODUCTION

Cette partie était très importante puisque je devais complètement faire la bande sonore des 6minutes 50 qui me concernait. Il n’y avait donc pas de temps à perdre et j’ai commencer en même temps que le monteuse à faire du montage son pour le montage des voix et les créations rythmiques.

 

Montage voix : Tout d’abord, le réalisateur a choisi les moments des ITW qui lui plaisaient et qu’il trouvait intéressant. J’ai ensuite découpé toutes les pistes (11 intervenants différents) pour placer leur propos par thème : positif, négatif, sécurité, Paris et temps à venir. Pour chaque thème, j’essayais de faire en sorte que les voix soient diverses (jamais deux phrases de la même personne d’affilées) pour que le spectateur reçoivent toutes ces informations et soit sur de la réalité de ses info (beaucoup de personnes différentes qui dises des choses semblables). Les thèmes sont souvent conclus par l’intervention d’Emeline Bailly, qui, professionnel de l’urbanisme, vient donner de la puissance à toutes ses paroles. Ayant fait ce montage sans image, j’avais beaucoup de mal à me rendre compte du rythme auquel je devais monter les voix. Une fois que mon premier montage a été fait, je l’ai directement envoyé à la monteuse avec des ambiances diverses pour qu’elle puisse travailler.

 

En attendant que le montage soit fini, le réalisateur m’a demandé de faire des créations rythmiques.

 

Créations rythmiques : Ces créations devaient être uniquement composé à partir de sons que nous avions enregistrés au préalable pendant les tournages. C’était une partie très intéressante car j’étais complètement libre de proposer ce que je voulais à partir du moment ou je créais des thèmes différents : la ville, le restaurant, les enfants et les travaux. Cependant comme le montage n’était pas fini, le rythme principal ne pouvait être définitif et le réalisateur ne pouvait pas non plus me donner beaucoup d’indications (à savoir si les créations correspondraient au montage). Je n’ai pas mis toutes les créations rythmique dans le projet final, car la bande son était déjà très riches (passages musicaux, voix, ambiances). J’ai gardé la création des travaux (10:00:32:00) pour la partie du positif avec l’évocation du neuf (pendant le générique de début) et la création du restaurant  (10:04:22:00) dans le thème de Paris, afin d’évoquer la vie, le dynamisme.

 

Enregistrement Voix Off : L’enregistrement de la voix off a été faite en présence de Yann Planchenault pour que celui-ci puisse donner ses directions artistiques au comédien. Le réalisateur a été rapidement satisfait donc l’enregistrement n’a durée qu’une petite vingtaine de minutes.

 

Montage son : Une fois le montage fini et validé, j’ai pu commencer le montage son. Je n’avais plus que 4 jours pour rendre le produit monté et mixé. Les voix (ITW + voix off) étaient déjà placées, les ambiances que j’avais communiquées à la monteuse étaient elles-aussi positionnées à titre indicatif de l’atmosphère à partager dans chaque séquence. Ce montage devait respecter le cahier des charges en donnant une atmosphère poétique au documentaire mais aussi prendre en compte une viabilité du projet (avec une cohérence au niveau des voix vis-à-vis de l’intelligibilité ainsi de l’enchainement de celles-ci). Ayant été prises dans des lieux différents, les prises de voix avaient des différences ambiances importantes (voiture qui passe pendant un moment sélectionné par exemple). J’ai donc fait mon montage en fonction de ses deux critères. Cependant, je trouve qu’il reste des problèmes d’enchainements, notamment sur la dernière intervention de l’urbaniste (10:06:30:00). Je pense que si j’avais eus pus de temps, j’aurais pu chercher dans la prise non découper le même mot avec une intonation différente, qui aurait peut-être mieux marché.

Il fallait aussi que je remette toutes mes prises d’ambiance en stéréo. Pour cela, j’ai utilisé le plug-in S1 Shuffler.

 

Mixage son : Pendant le mixage, il fallait avant tout que je fasse une automation sur mon bus d’ambiance pour donner plus de place au voix. J’ai fait toutes les automations nécessaires au fader, mise à part les automations de panoramique sur les voix. En effet, pour donner plus de place à chaque voix et éviter une impression de chevauchement, j’ai entreprit d’effectuer un léger panoramique sur chaque voix. Mais comme il y avait beaucoup de voix, j’ai préféré gagner du temps en effectuant cette automation à la souris. J’ai aussi fait du Sound Design. J’aimerai approfondir avec vous l’effet du tout début du projet. Le réalisateur m’a exprimé son souhait d’avoir un effet masquant au début qui se dissipe au bout de quelques secondes pour que l’on puisse ensuite distinguer les différents éléments de la bande son. Pour répondre à sa demande, j’ai fait une automation de correction fréquentielle : je n’ai laisser que les basses fréquences pour petit à petit dévoiler tout le spectre.

CONCLUSION

Pour conclure, je pense quand-même que le projet respect le cahier des charges, il respecte aussi un budget cohérent à sa durée. Cependant, je pense que ce documentaire s’adresse à un public qui s’intéresse déjà au sujet, car ses directions artistiques prononcés ne plairont sûrement pas à tout le monde (plan fixe, voix extra diégétiques). 

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